Ventilatory Strategies & Training en Altitude Training Camp, évolution 2025 vs 2024
- cyrilricci
- 15 sept.
- 7 min de lecture
Lors des différents entraînements en altitude, nous avons pu constater les éléments qui vont suivre dans cet article sur l’évolution des paramètres de la spirométrie expiratoire effectuée avant, pendant et après 2 périodes de training camp en altitude 2024 et 2025
Lors des séances d’entraînement, parallèlement à l’activité, un protocole d’entraînement à résistance inspiratoire a été observé pour l’un, et un protocole isocapnique pour l’autre, avec des séquences d'exercices spécifiques faisant parties du protocole Ventilatory Strategies & Training
Le protocole utilisé
Voici ce qui a été observé au niveau de la spirométrie expiratoire pour le groupe de 8 athlètes professionnels
Le protocole à débuté au mois d'avril 24 pour 6 des 8 athlètes et les 2 autres avaient débuté 2 mois avant
L'exposition à l'altitude aura duré environ 20 jours
L'entrainement ventilatoire fut conduit par période de 10 jours avec 1 jour de repos et de la façon suivante:
Training day:
Séance d'entrainement inspiratoire à résistance variable à jeun + test capacité inspiratoire + Séeance isocapnie
Séance d'entrainement en iscocapnie post training session + test spirométrie expiratoire
Séance d'entrainement inspiratoire à résistance variable fin de journée ou après séance 2 + test capacité inspiratoire
Séance d'entrainement en iscocapnie post 2nd training session + test spirométrie expiratoire
Off day:
Séance d'entrainement inspiratoire à résistance variabale à jeun + test capacité inspiratoire
Séance d'entrainement en iscocapnie dans la journée à discrétion de l'athlète + test spirométrie expiratoire
Toutes les séances furent calibrées et individualisées a chacun des athlètes en fonction de leur capacité et limitation
L'individualisation et la contextualisation des séances d'entrainement ventilatoire sont la clé de l'évolution des paramètres témoignant de la capacité ventilatoire globale .
Entrainement inspiratoire à résistance variable 2024 vs 2025

On constate que les volumes moyens lors des entrainements inspiraroires sont toujours inférieurs en altitude mais avec une magnitude différente la 2ème année:
2024: - 23% de 3,66 L (2024 altitude) à 4,51 L (2024 baseline)
2025: - 10% de 4,37 L (2025 altitude) à à 4,86 L (2024 baseline)
Tests de capacités inspiratoires 2024 vs 202
Après chaque entrainement inspiratoire à resistance variable, un test de capacité de la fonction inspiratoire à été effectué.
2 à 3 essais réalisés lors de chacun d'entre eux avec le meilleur résultat retenu (afin d'éviter le biais d'une mauvaise technique de réalisation / exécution du test)

Comme la moyenne des volumes de l'entrainement inspiratoire, la moyenne des volumes des tests inspiratoires est affectée par l'altitude
En 2024
Baisse de 14% du volume 2100 vs volume contrôle 400m
En 2025
Baisse de 10,1% du volume 2100 vs volume contrôle 400m
Amélioration de volume inspiratoire en altitude 2025 vs 2024 de 0,48 L soit 9,6%
Amélioration de volume inspiratoire en Controle 2025 vs 2024 de 0,30 L soit 5,2%
Les résultats des tests inspiratoires afférents au volume inspiratoire maximal sont donc, bien que toujours impactés par les effets de l'altitude, améliorés vs 2024 en passant d'une baisse de 14 à 10% soit 0,48 L supplémentaires
Entrainement ventilatoire Isocapnique
Tout au long du protocole Ventilatory Strategies & Training, un entrainement de coordination / mobilisation, force / endurance des muscles ventilatoires ainsi que la tolérance au Co2 est réalisé avec cet outil, l'un des seuls à ce jour fiable, facile à mettre en oeuvre et permettant un travail en iscocapnie.
Différents protocoles ont été utilisé en fonction du profil ventilatoire de chacun des athlètes obtenus lors des tests spirométriques expiratoires et inspiratoires effectués lors des différents monitoring réalisés dans cet espace temps.
Les séances quotidienne, et selon le cas, bi ou tri quotidienne, n'exedaient pas 5' unitairement

Tests spirométrie expiratoire 2024 vs 2025
Les athlètes possèdent tous un spiromètre afin de réaliser quotidiennement des tests expiratoire afin de permettre une longitudinalité de l’analyse des données et de la capacité expiratoire forcée

On note, en 2025 une amélioration du:
FEV1 : + 0,21 L soit 3,83 %
FEV6 : + 0,335 L soit 5,30 %
Une légère baisse du ratio FEV1/FEV6 de -1,71% en partie due à la plus grande hausse de la compliance pulmonaire travaillée spécifiquement dans les phases préalables et visualisée sur volume total

20 days after
On a une plus grande amélioration en 2025 20 jours après la fin du training Camp, que cela soit sur les paramètres
Fev1 2025 : 5,737 L (0,82% vs Tignes 25) vs Fev1 2024 : 5,575 L (1,73% vs Tignes 24)
Fev6 2025 : 6,795 L (2,10% vs Tignes 25) vs Fev6 2024 : 6,574 (4,02% vs Tignes 24)
La ratio expiratoire reste assez proche égament 0,842 vs 0,848

En 2025, on note des gains dans les 20 jours suivant le training camp
FEV1 : 0,162 L soit 2,90 %
FEV6 : 0,221 L soit 3,37 %
Entre l'entrée dans le protocole Ventilatory Strategies & Training Fin mars 24 et Fin été 2025 , nous une amélioration de
FEV1 : 0,53 L soit 11 %
FEV6 : 0,562 L soit 9,2 %
Bien qu’ils aient la même cinétique et le même gain en L
On note donc une légère augmentation du fev1 si on compare au pourcentage d’augmentation du fev6
Plus d’un demi-litre de capacité est un fait exceptionnel une fois retranscrit dans son utilisation dynamique à l’aide des stratégies ventilatoires établi par ce protocole
Comment l’expliquer ?
Je vous invite tout d’abord à lire l’article en cliquant ici pour comprendre ce qui va suivre.
L’air en altitude est moins dense en raison de la baisse de la pression atmosphérique.
Les volumes inspiratoires sont plus bas (lire cet article).
Le travail spécifique réalisé en isocapnie avec le protocole utilisé et précisément développé pour l’occasion, semble avoir eu l’effet escompté, au-delà des attentes qu’il avait pu susciter.
Un autre travail "masqué" a aussi été mis en place et fera l'objet d'une publication ultérieure mais il est encore trop tot pour pouvoir lui affecter un pourcentage précis dans l'amélioration des capcités ventilatoires statiques.
Les muscles ventilatoires, ayant eu une sollicitation importante pour mobiliser un volume d’air inférieur à celui habituellement observé en plaine, semblent s’être renforcés.
Une fois revenus en plaine, avec la même puissance expiratoire, ils sont capables de déplacer un plus grand volume d’air, étant donné que la densité de l'air ambiant y est plus grande.
Ce que cela change en terme de performances
Durant cette période (Avril 24 à Aout 25) nous avons conduit un bon nombre d'analyses complètes avec des analyseurs d'echanges gazeux
5 testing physiologiques (avant et après descente d'altitude chaque année + 1 début saison )
Une 30ene de monitoring de séances au total
Cela s'entend par athlète, ce qui nous permet d'avoir environ 250 différentes analyses.
Ce nombre me parait très significatif pour en utiliser la variance et la cinétique de réponses adaptatives comme tendances réelles mesurées des effets des sollicitations engendrées
On observe donc:
Un Volume courant (Tv) à l'effort plus élevé avec une baisse mécanique de la fréquence ventilatoire (Rf)
Il résulte de cela, une augmentation de l'utilisation de l'oxygène se traduisant sur le paramètre "Fe02" témoin de la fraction d'oxygène de l'air expiré et rendu possible par la potentialisation de l'effet Bohr et l'augmentaion de la pression partielle en CO2 (baisse Rf)
Ceci conduit inévitablement à une "double" augmentation de la performance par à la fois:
Une baisse du cout énergertique ventilatoire (réflexe métabolique ventilatoire, déja documenté lire l'article ici)
Sous le seuil ventilatoire 2:
Une baisse nette de la fréquence ventilatoire pour une meme puissance donnée ce qui corrobore la baisse du cout énergétqiue et l'augmntation du rendement global de l'athlète
Au dessus du Seuil ventilatoire 2:
L'augmentation du volume total (Ve) qui, couplé à une meilleure extraction de l'oxygène musculaire (FeO2), permettent une légère augmentation de la V02 (+1,5 % ; +/- 0,54%)
ATTENTION: Il s'agit d'athlètes professionnels dont les Vo2 du groupe oscillant entre 91 et 96,5 ml/min/kg.
Mais ce qui est plus net grace à leur capacité nouvelle à augmenter leur volume courant tout en baissant la fréquence ventilatoire, c'est pour tous, l'augmentation de la puissance au seuil ventilatoire 2
Non seulement la Puissance moyenne était supérieure (+ 8,5% +/- 1,9%) mais également le % de Vo2 max soutenu à ce seuil passant pour tous supérieur à 91,2%
Le feedback des athlètes
Certainement la chose la plus importante couplé aux résultats des différents monitoring d'exercices fait de façons longitudinales lors de ces mois d'entrainement.
De facon collégiale, les athlètes ( qui font les 2 camps d'entrainements en alitude depuis plusieurs années) ont ressenti:
une très grande sensation de facilité de retour en plaine, sensation bien supérieure aux autres années sans entrainement ventilatoire et encore meilleure sur 2025
une augmentation de leur puissance produite
une récupération des efforts plus rapides et plus controlées
Une meilleure capacité de contrôle ventilatoire à l'effort
Une meilleure gestion de leur ventilation
Une sensation globale d'etre "plus fort", plus en "controle"
Voila pour les mots qui sont les plus fréquemment cités
Conclusion:
Ce compartif a mis en lumière l'impact significatif de l'entraînement en altitude sur la spirométrie expiratoire / inspiratoire et la capacité ventilatoire des athlètes professionnels (mais extrapolable à une très large population ne souffrant pas d'une dyspnée d'altitude).
Les résultats ont démontré que, bien que les volumes inspiratoires soient réduits en altitude en raison de la diminution de la pression atmosphérique, en étant moins affectés les 2eme année (2025), les protocoles d'entraînement à résistance inspiratoire et isocapnique ont permis d'améliorer la force et la coordination des muscles ventilatoires.
Les données recueillies montrent qu' après une période d'entraînement de 16 mois, les athlètes ont développé une bien meilleure capacité à mobiliser des volumes d'air plus importants lors de leurs performances en pleine, témoignant ainsi d'une adaptation physiologique positive profonde.
En particulier, l'augmentation stabilisée du volume total et du débit inspiratoire de pointe, observée après les camps d'entraînement en altitude, indique que ces méthodes d'entraînement sont efficaces pour optimiser la performance ventialoire de facon globale.
Ce qui est encore plus notable après cette exposition de 30 jours en altitude, ce sont les paramètres expirartoire dont les valeurs de FeV1 et Fev6 ont brusqument augmenté après le 2 stages en altitude 2024 et 2025
On note bien la hausse nette de la cinétique de progression de la capacité expiratoire forcée en Fev1 après les séjours en altitude 2024 vet 2025 couplé au travail ventilatoire
Un point particulièrement intéressant, bien que rarement observé auparavant, concerne l’augmentation du FEV6.
Cela était déja le cas en 2024 et cela à continué en 2025
L'étude Ricci, C., & Bouverot, Z. (2025). Effects of Respiratory Muscle Training and Ventilatory Strategies on the Performance of Professional Cyclists. Zenodo. https://doi.org/10.5281/zenodo.16645438 le documente largement.
Ce paramètre suggère que la capacité pulmonaire totale pourrait, dans une certaine mesure, être modulable par l’entraînement et témoigner d'adaptations structurelles majeures.
Ces résultats soulignent l'importance de la personnalisation des protocoles d'entraînement en fonction des profils ventilatoires des athlètes, ainsi que la nécessité d'une approche méthodologique rigoureuse dans les études sur l'entraînement en altitude.
En intégrant cette approche globale et de facons transversales dans les programmes d'entraînement, il possible de maximiser les bénéfices de l'entraînement en altitude et améliorer les performances sportives à long terme.
Enfin, des recherches supplémentaires avec des échantillons plus larges et des groupes témoins seront bénéfiques pour valider ces conclusions et explorer davantage les mécanismes sous-jacents aux adaptations physiologiques observées.







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