Influence de la baisse du Cout énergétique du réflexe métabolique ventilatoire, analyse de 2 séances d'entrainement d'un cycliste pro
- cyrilricci
- 6 mai
- 5 min de lecture
Nous allons étudier dans cet article, l'analyse de 2 séances (séance 1, séance 2) d'entrainement d'un cycliste professionnel effectuée à 25 jours d'intervalles
La séance 2 fut en pré-fatigue d'une séance plus longue avec 3x 10' effectuée proche de la Puissance critique (vs fraicheur plus grande sur la pré séance 1)
Cet athlète a récemment débuté le protocole ventilatory stratégies and training
Ce monitoring s'inscrit dans le cadre de ce dit protocole idéalement effectué tous les mois
Cela peut néanmoins différer avec l'evolution de la saison et des objectifs de course, les monitoring inclus dans le protocole Ventilarory training and strategies permettent de mesurer l'evolution de la capacité ventilatoire de façons dynamiques et d'ajuster les stratégies ventilatoires;
L'objectif:
Monitorer la cinétique d'évolution du pattern ventilatoire dans tout le spectre d'intensité et dans toutes les plages de cadences
L'analyse des résultats permet:
mesurer les capacités ventilatoires en statique
d'apprécier les différents ancrages et les évolutions entre les séances
de re-ajuster les protocoles d'entrainements ventilatoires
d'évaluer la maitrise des stratégies ventilatoires
de créer de nouvelles stratégies ventilatoires
La séance en question effectuée sur home trainer lors de chaque monitoring

Consignes spécifiques sur les stratégies ventilatoires à effectuer
Stratégie Before avant de débuter la série
Stratégie Down to après les 20"
Stratégie Up to pour passer sur la minute de P critique
Stratégie After à la fin de l'intervalle
Les Données de charges externes mesurées

La puissance des séries du 18 avril 25 sont plus élevées que celle du 25 mars 25 d'en moyenne:
5,38w
1,56w pour les récupérations
Les Données de charges internes mesurées
La fréquence cardiaque

On note une fréquence cardiaque sensiblement identique entre les 2 séances avec :
Seulement 0,48 bpm supplémentaire le 18 avril
1,62bpm en moins lors de la phase de récupération (séance 18 avril)
A noter une température supérieure de 1,7° sur la séance du 18 avril
La consommation d'oxygène

Les Vo2 moyennes du 18 avril 25 est nettement moins élevées que le 25 mars alors meme que les puissances développées sont superieures (+ 5,38w)
79,9 ml/min/kg vs 89,8 ml/min/kg soit
- 9,93 ml/min/kg le 18 avril 25 soit 12,5% pour 5,38w en plus
On note également l'efficacité de la récupération et de la stratégie After mieux maitrisée le 18 avril avec 8,45% vs 2,90% le 25 mars
Plus de puissance produite (mais sous le VT2 en moyenne) associée à une consommation d'oxygène inférieure et une meilleure efficacité de la récupération permet de conclure sur une amélioration du rendement énergétique.
A quoi faire incomber cette amélioration du cout énergétique
Les données de spirométrie
Le volume courant idéal (i Tv et I Tv R) et la fréquence ventilatoire idéaux déterminés par:
le profilage physiologique complet initial (1,5 mois),les tests spirométriques statiques pré et post séance, ajouté aux autre monitoring déja effectué ainsi qu'a la séance de la veille (citée ci dessus) sont de:
3,8L de volume courant et une fréquence ventilatoire de 32-34

La fréquence ventilatoire Rf améliorée le 18 avril:
Baisse de 2,16 bpm pour les séries d'exercice
Baisse de 2,55 bpm pour les séries de récupération
Le volume courant Tv (un levier de performance essentiel à developper, voir conclusion)
Perte de 19,89 L pour les séries d'exercice soit 18% et seulement 84,7 % du i Tv
Perte de 23,24 L pour les séries de récupération soit 17,21%
Le volume total Ve nettement améliorée (pour une puissance supérieure + 5,38w)
Baisse de 0,34 L pour les séries d'exercice
Perte de 0,31 L pour les séries de récupération
Ces données signifient qu'avec un volume d'air inférieur, l'athlète a produit une puissance supérieure +5,38w malgré une température plus élevée (+1,7°)
Les données de la capacités oxydatives

On note une meilleure utilisation du volume d'air global avec à la fois (et c'est lié) un meilleur équivalent ventilatoire -0,8L et une meilleure capacité oxydative -0,17
Cela indifféremment dans les séries d'exercices ainsi que dans les récupération s
Les données de rendement énergétiques:

Les tableaux ci dessus résument à eux seuls l'amélioration du rendement énergétique global
Le tableau de gauche nous donne un rendement global qui ne différencie pas la consommation globale d'oxygène du cout du reflexe métabolique ventilatoire puisqu'il ne prend en compte uniquement la Vo2 absolue.
Pour produire 1 watt dans les séries d'exercice :
Le 25 mars il fallait 14,88ml/min d'oxygène
Le 18 avril, il ne fallait plus que 12,85ml/min d'oxygène
Une amélioration de 15,83%
Pour produire 1 watt dans les séries d'exercice :
Le 25 mars il fallait 37,90ml/min d'oxygène
Le 18 avril, il ne fallait plus que 32,77 ml/min d'oxygène
Une amélioration de 15,69%
Le tableau de droite est plus subtil car il indique combien de watts sont produits pour chaque unité de l'équivalent ventilatoire, c'est-à-dire le nombre de litres d'air nécessaire pour oxyder 1 litre d'oxygène.
Le 18 avril, on note une amélioration de l'efficacité oxydative de 5,52% sur les séries d'exercices avec 19,11w vs 18,06w
Et une amélioration de 22,69% avec 6,37w vs 4,92w dans les séries de récupération.
Conclusion
Si l'on cherche à faire ressortir des donneés de facons macroscopiques de cette analyse, on pourrait que le 18 avril vs 25 mars, l'athlète a développé une puissance supérieure avec une fréquence cardiaque similaire malgré une température plus élevée.
Ceci à corrélé a:
Une consommation d'oxygène inférieure
Une fréquence ventilatoire inférieure
Une oxydation musculaire supérieure
A la lumière de l'ensmble des éléments ci dessus et ceux compris dans l'analyse nous pouvons rapprocher que la nette amélioration du cout énergétique global de cette séance est plurifactorielle issue de :
La baisse du cout énergétique du réflexe métabolique ventilatoire (effet de l'entrainement ventilatoire)
La baisse du cout de ventilation (Conscientisation, coordinbation, hausse Tv, baisse Rf)
Potentialisation de l'effet Bohr en améliorant FeO2 (baisse Rf, hausse Tv, tolérance au Co2)
Ces résultats soulignent l'importance d'un monitoring régulier, non seulement pour mesurer les capacités ventilatoires en statique, mais aussi pour apprécier les adaptations dynamiques en réponse à diverses intensités et conditions environnementales.
L'ajustement des protocoles d'entrainement ventilatoire en fonction des données analysées sur ces monitoring permet d'optimiser les stratégies ventilatoires et, au fil des séances, de renforcer la maîtrise des techniques ventilatoires
Pour cet athlète, nous notons un recul de son volume courant à l'effort ce qui n'est pas initialement le but recherché mais plutôt l'inverse.
Afin de depasser ce facteur limitant, l'orientation des prochaines semaines d'entrainement ventilatoire seront mises à la fois:
Sur une totale mobilisation des muscles ventilatoires pour une gestion de l'expiration de la plus grande partie du volume de réserve expiratoire.
Sur l'endurance des muscles ventilatoires sur des fréquences voisines de 32 à 34
La création de nouvelles stratégies ventilatoires constituera aussi un levier développement avancé et prometteur pour améliorer la performance globale de cet athlète.
Stratégies qui devront évoluer de concert avec l'évolution des capacités ventilatoires et l'habileté de l'athlète à les mettre en place.
Ainsi, une approche individualisée en fonction des besoins individuels et des objectifs de courses est recommandée, intégrant les résultats de monitoring REGULIER dans une planification continue et adaptative.
Il ne peut y avoir d'optimisation sans individualisation
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