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Conscientisation et mobilisation des muscles ventilatoires, décryptage d'une séance d'un cycliste professionnel "avec et sans cette habilité"

cyrilricci

Dans cet article, nous allons examiner une séance réalisée par un athlète professionnel, débutant "tout juste" l'approche ventilatoire comme enjeu de performance dans sa saison sportive, mais aussi, plus largement dans sa carrière.


L'approche globale


Comme tous les athlètes désirant s'inscrirent dans ce protocole de performance nous avons commencé par un profilage physiologique complet pour évaluer ses systèmes de performance dans leurs ensembles.


Cependant, nous allons ici nous attarder sur son système ventilatoire et ses capacités en "statique" puis en "dynamique" afin d'en déterminer ses facteurs discriminants.


En préambule, une longue présentation et explication des tenants et aboutissants des enjeux, puis de la méthode que nous allons utiliser sur sa saison


Ensuite, nous avons effectué une présentation de l'outil isocapnique breathe way better que nous utiliserons au quotidien à travers un protocole d'entrainement spécifique qui lui sera spécialement dedié, afin d'agir sur les enjeux de base dans la quête de la performance globale à travers le developpment des capacités ventilatoires.


Ces enjeux de base sont, la conscientisation, la mobilisation et la coordination des muscles ventilatoires (je vous invite à lire l'article ici qui présente cette approche)


Nous avons donc effectué une séance d'entrainement isocpanique essentiellement basée sur la mobilisation des muscles ventilatoires et décomposé les étapes de l'inspiration et des différents muscles intervenants de cette phase.



La séance comparative


A la suite, pour lui faire prendre la mesure de l'impérieuse necessité de la conscientisation et de la mobilisation des muscles ventilatoires, nous avons réalisé la séance suivante.


  • Sans feedback visuel (Hidden datas)

2x (2' @240w 55rpm + 2' @200w 105 rpm

Notons que pour lui faire prendre conscience de ses possibilités, il lui a été demandé de faire un test sur la dernière série de vélocité avec une augmentation forcée de son volume courant Tv (par rapport à son pattern réalisé lors des 3 derniers intervalles)


  • Avec feedback visuel (Seen datas)

2x (2' @240w 55rpm + 2' @200w 105 rpm



Les résultats



Overview
Overview



Série sans feedback visuel
Série sans feedback visuel

La série jaune

Notons que pour lui faire prendre conscience de ses possibilités, il lui a été demandé de faire un test sur la dernière série de vélocité avec une augmentation forcée de son volume courant Tv (par rapport à son pattern réalisé lors des 3 derniers intervalles)



Série avec feedback visuel
Série avec feedback visuel



Moyenne des séries 60 rpm
Moyenne des séries 60 rpm et 105 RPM

On note immédiatement que toutes les séries hidden possèdent une fréquence

ventilatoire plus élevée

Amélioration des paramètres séries avec feedback vs sans
Amélioration des paramètres séries "Avec feedback" vs "Sans feedback"

Séries avec feedback visuel

60 rpm, amélioration du volume courant de 25,44%

105 rpm, amélioration du volume courant de 13,64%



60rpm, amélioration de l'efficience ventilatoire avec -16,5%

105rpm, amélioration de l'efficience ventilatoire avec de -15,29%




FeO2  Hidden vs Seen datas
FeO2 Hidden vs Seen datas


Ci dessus clairement representé l'un des aspects direct de la stratégie ventilatoire.

La baisse de la fréquence ventilatoire (Rf) au profit d'un volume courant (Tv) supérieur (encore inférieur en moyenne à son volume courant idéal i Tv) permet une augmentation de la pression partielle en co2 qui potentialise l'effet Bohr et permet une meilleure extraction de l'O2 musculaire matérialisé par un FeO2 inférieur


FeO2 15,62 pour une Rf de 24,65

FeO2 15,02 pour une Rf de 20,61


Soit une amélioration de l'extraction de l'oxygène musculaire de 11%


A cela, il faut aussi déduire également le cout énergétique de ces cycles ventilatoires en moins ( Rf plus basse)




Volume courant vs volume courant idéal
Volume courant vs volume courant idéal

Il apparait nettement le changement de cinétique du volume courant avec et sans feeedback visuel


Le feedback visuel permet de potentialiser la conscientisation.


Il est un outil d'aide à la conscientisation, quand la "conscientisation" est un enjeu de performance ventilatoire, mais aussi et surtout, de perfromance globale dans le sport de l'effort cible.




Comparatif Tv et Rf du profilage physiologique vs séance "Seen datas"
Comparatif Tv et Rf du profilage physiologique vs séance "Seen datas"

S'il était encore nécessaire d'argumenter les effets de la stratégie ventilatoire (après un entrainement ventilatoire), ces 2 derniers tableaux scellent définitivement le débat s'il y en avait encore un.


Le profilage physiologique a été effectué seulement 24h avant.


Les valeurs de spirométrie à 200w (début du profilage et 240w) sont à comparer avec ceux de la séance que nous venons de décrire.


Les résultats sont éloquents



  • 200w, amélioration du volume courant de + 1,21l soit 51,66%

  • 200w, amélioration de l'efficience de la fréquence ventilatoire -4,28ppm soit 16,96%



  • 240w, amélioration du volume courant de + 1,23l soit 50,46%

  • 240w, amélioration de l'efficience de la fréquence ventilatoire -7,22ppm soit 26,%



Conclusion


La conscientisation est l'enjeu principal de la performance ventilatoire et, in fine, de la performance globale


  • Pour aider cette conscientisation, le feedback visuel apparait comme une stratégie efficace et opportune.


  • La mobilisation et la découverte de la cinématique de la fonction ventilatoire permet d'augmenter le volume courant à l'effort.


Pour la suite, afin de transposer les améliorations de la conscientisation, mobilisation, coordination, mais aussi, force, endurance des muscles ventilatoires au profit de la performance dans le sport cible....


  • Nous allons, avec différents monitoring réparti sur plusieurs mois, déterminer avec une grande précision, tous les scénarios que va rencontrer l'athlète lors de ses différentes compétitions et ajuster les meilleures stratégies pour chacun d'entre eux.


Avec son feedback de chacune des ses courses, nous agirons au plus près afin d'apporter un correctif le plus fin possible



L'influence de la ventilation sur la performance sportive ne fait plus débat, sauf si on considérait encore, et à tort, que la performance est uniquement égale à la VO2 max (sauf si on participait à un concours de Vo2 max)


Et même sur ce point, la petite phrase qui à fait mettre de coté l'aspect ventilatoire dans l'approche performance de l'entrainement, est fausse.


Je la cite :

" la ventilation ne parait pas etre un discriminant performance car il ne semble pas y avoir d'amélioration de la Vo2 max".


Ceci, je le répète, est doublement faux.


1ère raison

La Vo2 max pourra etre améliorée dans des proportions certes légères, mais liées de fait, à la baseline de l'athlète.

Ceci est possible grâce à la capacité d'enregistrer de plus grandes adaptations et réponses à l'entrainement avec plus de temps passé dans la zone de sollicitation (exemple à 90% V02 max pour une charge externe identique documentés ici)


Ceci n'est possible qu'avec une stratégie ventilatoire adaptée et contextualisée à la fois:


  • A la cinétique de Vo2 de l'athlète

  • A son pattern ventilatoire

  • Au niveau de développement de son habileté ventilatoire (conscientisation, mobilisation, coordination

  • A sa capacité ventilatoire dynamique (endurance, force des muscles ventilatoires, tolérance au Co2)


2ème raison

Meme si la Vo2 max n'était pas augmentée dans des proportions statiquement remarquable, il n'en demeure pas moins que la performance n'est pas uniquement liée à cette dernière.


Elle est, certes, un pré-requis dans les sports d'endurance, cependant, la REALITE de la performance n'est pas tant lié à la hauteur de Vo2 max, mais plutot à la puissance qu'on va developper à cette Vo2 max et par extension, la puissance qu'on va etre capable de soutenir au seuil ventilatoire 2 (VT2) par exemple.


A ce titre, les stratégies ventilatoires sont INDENIABLEMENT un enjeu essentiel de performance et les améliorations de la puissance dévelopée à Vo2 Max et VT2 découleront des mécanismes suivant:


  • La baisse du cout énergétique du réflexe métabolique ventilatoire (article ici)

A une fréquence ventilatoire donnée (Rf), un entrainement ventilatoire va permettre une baisse cette "consommation" (moins d'o2 consommé pour une Rf identique)


  • La baisse du cout énergétique de la ventilation lors de l'effort grâce à une hausse du volume courant (Tv)

Il est à rapprocher des volumes courants idéaux (i Tv ou i Tv R) contextualisés aux domaines d'intensités de la sollicitation et de la modalité de l'effort

Ceci est définit lors du profilage physiologique complet, et qui permettra la création du profil de performance global incluant des volumes courant et fréquences ventilatoires cibles en fonction des zones de puissance)


  • La fréquence ventilatoire (Rf) étant proportionnelle au cout énergétique ventilatoire (documenté ici).

Avec un volume courant (Tv) supérieur, la Rf va baisser mécaniquement


Volume total (Ve) = Tv x Rf


Pour information, chez les athlètes d'endurance Elites, le cout énergétique de la ventilation peut exéder les 20% de l'oxygène extrait à Vo2 max (de 10 à 15% maxi chez les sédentaires


Ce qui signifie simplement que, pour une Vo2 max identique, l'athlète produira plus de puissance grâce à une Rf adaptée.


  • La potentialisation de l'effet Bohr grâce à l'augmentation de la pression partielle en Co2.

L'extraction de la capacité d'oxydation musculaires sera améliorée et visualisée notamment par une baisse de FeO2 (illustration dans cet article notamment)


Avec un volume total égal, nos muscles extraient plus d'oxygène, et peuvent donc créer plus d'énergie



  • Dernière chose et pas des moindres, le RPE à l'effort de l'athlète est diminué par la stratégie ventilatoire.

Si "sa réalité" par "sa perception" de "son effort" est inférieure, alors il pourra aller "un peu plus loin, un peu plus longtemps.


Les différences, mêmes très minimes, changent grandement les classements des compétitions et les lignes sur le palmares d'une carrière s'en trouvent largement incrémentées.



Résumons tout ceci:


Appliquer une stratégie ventilatoire adaptée à l'effort en fonction des ses spécificités (stochastique avec récupération complète ou incomplète, continu) et à sa modalité ( porté, non porté), permet, si on résume simplement, de baisser le cout énertique global et d'améliorer le rendement métabolique.



Je concluerai enfin:


Les stratégies ventilatoires adaptées permettent une amélioration significative des performances des athlètes .


Afin de pouvoir maintenir cette dernière, il est ESSENTIEL de s'astreindre à un entrainement des muscles ventilatoire


ATTENTION

L'entrainement ventilatoire seul améliore simplement les capacités ventilatoires, mais la transposition sur l'amélioration des performances passe nécessairement par l'utilisaiton de stratégies ventilatoires dédiées et calibrées aux efforts ciblés


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